Boutic

Auteur : Abert Caque

Rien ne sert de courir

Il n'est de plus inconfortables positions parfois que toute peine maîtrisée manque tout de même à la délicatesse comme à la discrétion.

C'est pourquoi le confort si bien étudié met en péril souvent la poésie de certains qui, sous leurs apparats de gentleman, ne sont pas pour autant des perturbateurs de l'ordre public quant à la décence que leur oblige l'éducation.

Nous dirons donc que si l'usage de leur ustensile ou sa destination reste unique au caractère de chacun (car comme on le dit, la logique est propre à chacun) il n'est pas pour le moins la risée de ceux qui en sont spectateurs surtout si leur logique est forcément différente.

Le dilemme étant de faire en sorte de ne pas laisser penser que le délit est de soit, même s'il l'est, il faut parader parfois, ceci se traduisant par un excès de patience.

Donc, si l'urgence vous a fait courir vous conviendrez que si la faute vous oblige à attendre que la voie soit libre pour revenir sans vous faire soupçonner, le gain de temps dans l'empressement et le relâchement vous fera tout de même défaut car au final vous serez en retard.

Le pire dans cette situation est que si vous êtes le point d'honneur à l'office et que votre absence se fait trop longue, l'assemblée ennuyée par votre manque se mettra vite à votre recherche à commencer par les lieux ou la nature nous oblige incontestablement.

Alors, à défaut de ne pas répondre même si vous y êtes, vous risquez bien de vous voir secouru bien que vous ne le souhaitiez pas car vous êtes ce qu'il y a de plus conscient, surtout en ce moment là.

Vous maudissez très vite l'énergumène qui a osé laisser cet endroit bien moins propre que ne lui dicte l'affichette et de plus vous vous demandez pourquoi vous n'avez pas prit le temps d'aller à côté ou encore chez les dames en vous excusant à la sortie ; ce qui aurait été moins pire mais vous y aurait gagné au moins le complément du confort.

Peu importe, maintenant vous y êtes et la subtilité de votre réapparition ne tient qu'à votre talent d'orateur qui pour le peu risque de ne pas être à la hauteur de votre distinction.

Rassurez-vous, même le parfum de votre récidive s'estompera avec le temps, ce dernier étant dépendant de la patience de votre entourage auquel vous commencez à manquer sérieusement.

Maintenant et avant que les services de l'ordre n'en soit avisés, vous allez bien devoir vous montrer présent et c'est sûrement à ce moment là que vous allez trouver la meilleure parade pour tromper l'entourage avec un air de rien.

C'est donc toujours en arrivant sur les lieux du litige qu'on regrette finalement … …
et encore une fois … de ne pas être parti à point.

Moralités : rien ne sert de courir, il suffit de partir à point car bon gré ou malgré tout arrive à point pour qui sait attendre et même si c'est toujours dans le besoin qu'on reconnaît ses amis parfois il vaut mieux être seul que mal accompagné mais surtout ne jamais remettre au lendemain ce qu'on peut faire le jour même