Le couloir

Mes yeux ne percevaient pas la lumière, mais mon cerveau sentait, mécanique complexe de mes neurones cliquetants, et rien ne pouvait l'arrêter. L'obscurité était chaude et noire, perceptible, bien que je ne pouvais en trouver les contours. J'essayais d'avancer tout droit, mais qu'est-ce que cela voulait dire ? Sans aucune référence géométrique de mon environnement matériel, je ne pouvais qu'imaginer, mais est-ce imaginer, car rien ne me prouvait que mon corps était solide, que j'existais !!!!

Oui ! J'avais l'impression que mes doigts cherchaient quelque chose à toucher, une main, un corps, un être …

Est-ce que j'entendais ? Il me semblait percevoir une mélodie, ou plutôt une plainte, une souffrance, un appel !!! En tout cas je ne sentais pas le vent autour de moi, je devrai parler, essayer d'émettre un son, tout petit pour ne pas m'effrayer …

Ha ! Ha ! Je crois que j'ai entendu ma voix, ou peut-être est-ce l'oreille de mon cerveau qui perçoit, non je suis sur de l'avoir entendu ! Enfin je ne pourrai l'affirmer à vrai dire. Voyons, suis-je habillé ? Je devrai essayer de toucher mon propre corps, mais je ne sais pas si je le désire vraiment. Je bouge, enfin, je crois que je bouge, en fait je ne sais pas si je pense, par quoi pourrai-je commencer pour en déduire l'état de ma situation présente ?!

Le désespoir fait naître des mots froissés, je vois mes mains dans mes pensées, elle cherche la douceur de la peau et la couleur des larmes, elles aiment !?

Là bas ! Oui ! Une lueur, un trait de lumière, est-ce la porte sur l'été ou la douleur de l'espoir ?! Tic ! Tac ! La machine de ma tête continue sa danse, mais la porte s'est entrouverte ! Et je perçois la beauté d'un visage ! Je le désire ! Le redessine mille et mille fois ! J'avance ma main et touche la peau de son ventre, douce, fraîche, comme le vent. Mais l'ai-je vraiment touché ?!

Mais ma main s'arrête dans sa course, figée comme une machine sans plus d'énergie. Mais est-ce ma main ? Pourtant, ce couloir, cette porte, la machine qui est dans ma tête !